Les Balkans offrent une expérience de voyage unique, mêlant histoire riche, paysages époustouflants et cultures diverses. Nous commençons nôtre aventure en Albanie, un pays encore méconnu mais riche en beautés naturelles et en hospitalité chaleureuse. Nous explorons la capitale Tirana, puis nous nous dirigeons vers la ville de Berat à l’architecture ottomane, surnommée la ville aux mille fenêtres et classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ensuite, nous partons à la découverte de la Riviera monténégrine, avec ses côtes pittoresques aux eaux bleu turquoise et ses charmantes villes côtières sur la mer Adriatique. Nous ne manquons pas Mostar en Bosnie Herzégovine et son célèbre pont sur lequel il y aura de quoi dire... avant de continuer notre périple vers Sarajevo , la ville la plus attendue de ce circuit qui nous a charmé avec son histoire complexe et sa résilience, mais où le mot Espoir a tout son sens quand on sait ou quand on apprend ce que ce pays, la Bosnie Herzégovine et particulièrement Sarajevo ont enduré durant les années 1990. Chaque étape de ce circuit nous a permis de faire des découvertes inoubliables et des rencontres authentiques.

La particularité de cette région de l’Europe, c’est sa diversité religieuse et culture qui ne date pas d’aujourd’hui, dont l’islam reste dominant, malgré les nombreux bouleversements politiques que la région a connue durant les dernières décennies. L'introduction de l'islam dans les Balkans remonte à l'époque de l'Empire ottoman. Les Ottomans ont conquis une grande partie de la région au 14ème et 15ème siècle, apportant avec eux leur religion, l'islam. Cette période a marqué le début de la présence musulmane dans les Balkans, qui a eu un impact durable sur la culture, la société et l'architecture de la région.

Les Ottomans ont encouragé la conversion à l'islam, bien que la tolérance religieuse ait également été observée, permettant aux chrétiens et aux juifs de continuer à pratiquer leur foi. Les mosquées, les écoles islamiques (madrassas) et les bains publics (hammams) ont été construits dans toute la région, laissant un héritage architectural qui est encore visible aujourd'hui.
L'islam a particulièrement pris racine en Bosnie-Herzégovine, en Albanie et au Kosovo, où une partie significative de la population est musulmane. En Bosnie-Herzégovine, par exemple, l'islam est devenu une partie intégrante de l'identité nationale des Bosniaques.

Cette introduction de l'islam a également influencé la culture et les traditions locales, créant un mélange unique de pratiques religieuses et culturelles qui caractérise encore les Balkans aujourd'hui.

RETOUR SUR LE CIRCUIT

Notre nouvelle aventure nous conduit, à travers un circuit dans les Balkans, du 22 au 31 octobre 2025, en Albanie, au Monténégro et en Bosnie-Herzégovine

Le voyage avait commencé dans la nuit encore profonde de Paris. Le rendez-vous était fixé à 4h00 du matin à l’aéroport d’Orly. Une heure bien matinale mais l’enthousiasme et les sourires encore ensommeillés des 23 membres du groupe, tirant leurs valises dans les couloirs illuminés du terminal, suffisaient à faire oublier la fatigue. En tant que responsable du groupe, je veillais déjà à tout : vérifier les présences, rassurer les plus anxieux, répondre aux questions… et surtout insuffler cette énergie discrète mais essentielle qui met un voyage sur les bons rails.

Après les contrôles, quelques cafés avalés en vitesse et un embarquement fluide, l’avion s’est envolé vers 6h45 en direction du sud-est. Un peu plus de deux heures plus tard, alors que le soleil montait doucement, les montagnes et plaines albanaises se révélaient par les hublots.

Nous avons atterri à Tirana vers 9h30, accueillis par une douce lumière d’ensoleillement automnale et par deux visages qui allaient rythmer tout le voyage : Almir, notre guide local, calme, souriant, dont l’image est fidèle à l’impression qu’il m’a laissée lors de nos nombreux échanges pour la préparation de ce voyage, déjà prêt à partager son pays avec nous ; notre chauffeur, solide et discret, qui allait devenir le maître des routes, plus de 600 km parcourus au fil de ces dix jours sans le moindre écart dans sa conduite

Les présentations faites et les valises chargées dans le bus, le voyage entrait dans le vif du sujet : la visite de Tirana commençait immédiatement, avant même d’avoir posé les affaires à l’hôtel.

À peine arrivés dans le centre, la vaste place Skanderbeg s’est ouverte devant nous. C’est là que bat le cœur de la capitale albanaise, espace monumental où se croisent familles, étudiants, musiciens de rue et visiteurs émerveillés. Au centre, dominant l’esplanade, la statue équestre de Skanderbeg, le héros national, semblait nous souhaiter la bienvenue. Almir, dans un récit passionné, nous a parlé de ce chef albanais du XVe siècle, symbole de résistance contre l’Empire ottoman, dont l’héritage demeure au centre de l’identité du pays.

Autour de nous se dressaient : la Mosquée Et’hem Bey, fine et élégante ; la Tour de l’Horloge, fidèle sentinelle du centre-ville ; et la façade monumentale du Musée National d’Histoire, recouverte d’une mosaïque retraçant les grandes époques du peuple albanais.

Cette première immersion, vécue encore presque sans avoir eu le temps de souffler après le vol, avait quelque chose d’électrisant. Ce n’est qu’en fin de journée, après avoir arpenté rues, places et quartiers colorés, que nous avons enfin rejoint notre hôtel pour le check-in du soir, moment bienvenu de repos, de discussions et de premiers souvenirs déjà partagés.

Le lendemain matin, le groupe s’est réveillé avec cette excitation propre aux débuts de voyage. Le bus nous attendait déjà, et Almir, fidèle au poste, nous rejoignait à l’hôtel avec son sourire tranquille. Notre destination du jour : Berat, l’une des perles de l’Albanie, surnommée la ville aux mille fenêtres.

Pas moins de 3 heures de routes pour atteindre Berat. Le trajet vers le sud nous a progressivement éloignés de l’effervescence de Tirana. À travers les vitres, collines arrondies, villages tranquilles et fermes isolées défilaient, baignés dans la lumière dorée de l’automne balkanique. Dans le bus, certains bavardaient, d’autres observaient en silence, mais tous savouraient ce moment où l’inconnu défile et où le voyage prend véritablement forme. L’ambiance du bus fut entrecoupée de temps en temps par les interventions du guide qui dispensait des informations sur la ville de manière à préparer le groupe à cette visite.

À l’approche de Berat, les premières maisons blanches sont apparues, accrochées aux pentes abruptes comme un amphithéâtre tourné vers la vallée. Le groupe a immédiatement ressenti ce charme singulier : une ville où chaque fenêtre semble raconter une histoire, où le temps semble couler plus lentement.

En arpentant le quartier de Mongalem, puis en montant vers la citadelle, ascension qui pour certains s’est faite par taxi, les pas résonnaient sur les vieilles pierres ottomanes tandis qu’Almir guidait leurs pas à travers les différents héritages religieux et culturels de la ville. Depuis les hauteurs de la forteresse, la vue était saisissante : la rivière Osum serpentant en contrebas, les toits alignés, et les montagnes lointaines enveloppées d’un voile léger mais quelle chance, le soleil était bien au rendez-vous. Plusieurs prises de photos de groupe ont immortalisé ce moment.

Et puis vint un moment particulièrement savoureux : un déjeuner dans un restaurant panoramique perché dans le fort de Berat. La nourriture était délicieuse, ce fût un menu végétarien pour tous, une tradition dans la région, un véritable reflet des saveurs locales, mais ce qui marqua le plus le groupe fut l’ambiance chaleureuse et l’humour des hôtes, qui jouaient avec les visiteurs, racontaient des anecdotes locales et faisaient de ce repas un véritable moment de convivialité. Entre éclats de rire et discussions animées, le groupe s’est senti encore plus uni, comme si la magie de la ville s’était prolongée jusque dans ce petit restaurant.

Après le déjeuner, à ma demande et grâce à l’intervention du guide, on nous permit, dans un coin discret de la terrasse du restaurant d’accomplir nos prières, signe évident de tolérance et de respect de la différence commun à une bonne partie de cette région des Balkans, geste en tout cas que nous avons pleinement apprécié. La visite de Berat continua en temps libre, le groupe se dispersa, chacun pour ses préférences (achats souvenirs, balade en perso ou en petit groupe, visites autres monuments…). En fin d’après-midi, nous avons repris la route, laissant derrière nous les ruelles en pente et les façades blanches de Berat, pour regagner Tirana où nous passions notre deuxième nuit. Les conversations animées du dîner témoignaient de l’enthousiasme général : la magie de Berat avait opéré.

Le troisième jour, notre périple nous a conduits vers le nord, direction Shkodër, l’une des villes les plus anciennes et les plus importantes du pays. Située non loin de la frontière monténégrine, elle constitue un pont naturel entre les cultures albanaise et slave.

Sur le chemin, le paysage changeait encore : plus de montagnes, plus de contrastes, plus de ces grands espaces où le regard se perd. Le groupe retrouvait avec plaisir la route et la voix d’Almir, ponctuant le trajet d’histoires, de légendes et d’anecdotes parfois surprenantes.

À Shkodër, ce qui frappe d’abord, c’est son atmosphère : une ville à taille humaine, vivante, lumineuse, avec ses vélos qui filent dans toutes les directions et ses cafés dont les terrasses débordent jusque sur les trottoirs. Nous avons découvert le centre, ses rues piétonnes animées, et l’empreinte encore visible des influences vénitiennes et ottomanes qui ont façonné la ville.

Au-dessus de nous, la silhouette imposante de la forteresse de Rozafa rappelait en permanence les nombreuses strates de l’histoire balkanique. Entre la légende de la femme sacrifiée dans les murs de la citadelle et les panoramas sur le lac de Shkodër, le fleuve Drin et les montagnes, la visite de la forteresse avait quelque chose de solennel et poétique à la fois.

Après la visite du château de Rozafa, le reste de la journée fut ponctué par des visites en temps libre de la ville et de ses autres monuments tel que la grande mosquée Abu Bakr…

La journée s’est terminée tranquillement. Tout indiquait que le groupe trouvait son rythme, et que chacun s’épanouissait dans ce voyage qui ne faisait encore que commencer.

Le quatrième jour, nous avons quitté Shkodër de bonne heure pour prendre la route vers le Monténégro. À mesure que le bus avançait vers la frontière, on sentait monter une forme d’excitation tranquille : une nouvelle étape, un nouveau pays, d’autres paysages à découvrir. Et comme souvent dans les voyages en groupe, le simple fait de changer d’horizon créait ce mélange joyeux d’impatience et de curiosité partagée.

Une fois la frontière franchie, dont les formalités sont simples mais le bakchich (petit billet glissé par le chauffeur dans un des passeports) est indispensable…), la route s’est peu à peu rapprochée de la mer Adriatique, jusqu’à ce que, soudain, une bande turquoise apparaisse, lumineuse, presque irréelle. Un frisson léger a parcouru le bus : la mer était là, étale, immense, bordée de collines verdoyantes et de petites maisons accrochées à flanc de côte. L’atmosphère avait changé par rapport à l’intérieur du pays : plus douce, plus méditerranéenne, comme si l’air lui-même invitait à ralentir.

Notre premier arrêt fut Ulcinj, ville solaire imprégnée d’influences orientales, dont les plages s’étirent à perte de vue. Le groupe s’est dispersé le long du front de mer, certains marchant tout le long, d’autres préférant visiter le village ou s’installer dans une des nombreuses terrasses qui longent le front de mer pour déguster un café ou une boisson fraiche. C’était un moment de pure détente, sans programme strict, une parenthèse bienvenue après plusieurs journées de visites plus intenses. Le contraste avec les villes historiques précédentes donnait au voyage un souffle différent, presque estival.

Vint un moment particulièrement apprécié : le déjeuner, pris dans un restaurant en bord de mer, face à l’îlot. Le menu du midi était à base de poisson, fraîchement pêché, délicatement préparé, accompagné de légumes et de saveurs simples mais authentiques. C’était un repas tout en légèreté et en sérénité, éclairé par la lumière éclatante de la côte monténégrine. Chacun semblait goûter ce moment à la fois reposant et convivial, comme une pause délicieuse au cœur du voyage.

Après le repas, certains ont choisi de marcher un peu le long du rivage, d’autres ont profité d’un instant de repos avant d’entamer la remontée vers le bus. L’ascension s’est faite tranquillement, chacun à son rythme, avec cette sensation typique des beaux moments : celle de remonter en gardant quelque chose de précieux avec soi.

En poursuivant notre route vers le nord, le bus a longé les falaises dominant une mer Adriatique d’un bleu profond. Puis, comme surgissant d’un décor de cinéma, le petit village de Sveti Stefan est apparu : l’îlot légendaire, suspendu entre mer et ciel, posé sur son rocher et relié à la côte par un mince tombolo*. Les exclamations émerveillées ont fusé dans le bus !

* Cordon littoral constitué par une levée de galets ou de sable, reliant une île au continent

Le bus nous a déposés un peu plus haut, sur une plateforme offrant déjà une belle vue. Pour rejoindre le village en contrebas et contempler l’îlot depuis son plus beau point de vue, il fallait descendre à pied. Le sentier serpentait entre les pins et les arbustes méditerranéens, exhalant des parfums d’herbes sèches et de sel marin. À mesure que nous descendions, la mer semblait s’approcher, et l’îlot prenait une dimension presque irréelle tant il semblait clos, intact. Notre visite de ce havre de paix se limita malheureusement à la fin de ce tombolo, à l’entrée de village typique dont la totalité des maisons sont devenues des propriétés privées, et de ce fait, l’accès à cet îlot est devenu interdit d’accès aux touristes. Nous nous sommes contentés comme la totalité des visiteurs qui étaient là de la vue de l’extérieur à partir de ce tombolo.

Ceci n’enlève pas un certain charme au site, même de loin la vision était splendide, les maisons de pierre aux toits rouges, serrées comme un petit hameau protégé, s’élevaient au-dessus d’une mer calme et lumineuse. Le groupe a pris son temps pour immortaliser l’instant, savourer le panorama et profiter de la douceur de l’air. Installés un peu plus tard à une terrasse de restaurant à l’autre extrémité du tombolo, dégustant chacun une boisson fraiche, nous continuons à observer de loin ce magnifique îlot.

Nous reprenons la route un peu plus tard en direction de Budva à une dizaine de kilomètres de là où se trouvait notre hôtel et où nous allions passer 2 nuits.

Le lendemain, après le petit déjeuner, la journée était consacrée à la visite de Budva. La pluie, qui avait commencé dès les premières heures du matin, s’est montrée particulièrement généreuse : un rideau d’eau presque continu, tombant par vagues tantôt fines, tantôt plus soutenues. Pourtant, contre toute attente, cette météo capricieuse ne perturba en rien notre programme. Le groupe, bien préparé, parapluies colorés en main et vestes imperméables sur le dos, avança avec une détermination tranquille vers la vieille ville.

Budva, sous cette pluie abondante, révélait une atmosphère toute différente. Les ruelles pavées, luisantes et sombres, renvoyaient les reflets des façades en pierre, offrant un charme presque cinématographique. Les anciennes murailles, perlées de gouttes, semblaient encore plus puissantes, comme si l’eau révélait les traces de leur très longue histoire. Loin de décourager, la météo renforçait le caractère intimiste du lieu : on marchait serrés sous les passages étroits, on se réfugiait ensemble sous une arcade, on riait des parapluies qui se retournaient sous les bourrasques. L’ambiance restait légère, soudée et joyeuse.

Avec Almir, qui commentait la visite d’un ton à la fois amusé et placide — lui que la pluie ne semblait jamais atteindre — nous avons exploré l’intégralité de la vieille ville : ses remparts, ses petites places, ses églises, ses artères médiévales bordées de cafés et de boutiques. Même les points de vue sur la mer, agitée par le vent, avaient quelque chose d’unique, une beauté brute amplifiée par le ciel gris et le bruit régulier des vagues.

Après un déjeuner bienvenu dans un restaurant chaleureux, où l’on se sentait presque dans un cocon, la pluie continuait de tomber, fidèle à elle-même, mais cela n’empêcha ni les promenades en temps libre ni les petits achats dans les boutiques du centre. En fin d’après-midi, chacun regagna l’hôtel, un peu mouillé mais heureux, avec l’impression d’avoir vécu Budva d’une façon que peu de visiteurs connaissent.

Le lendemain nous reprenons la route vers Mostar en Bosnie Herzegovine.

Arrivée à Mostar – Première découverte nocturne

Lorsque le bus s’est arrêté sur le parking situé à l’extérieur de la vieille ville de Mostar, la nuit avait déjà enveloppé la vallée. Nous savions que nous ne passerions qu’une seule nuit ici, aussi le groupe avait-il tout prévu : les valises restaient dans la soute du bus et chacun n’emportait qu’un petit sac préparé à l’avance avec le nécessaire pour la nuit. Cette organisation facilita grandement la descente, rapide et légère, malgré la fatigue d’une longue journée depuis le Monténégro.

Nous avons rejoint à pied la vieille ville par les ruelles pavées légèrement éclairées. L’atmosphère nocturne était intime et chaleureuse. La ville semblait animée mais douce, parfaite pour une première immersion.

Peu après, nous avons atteint le Stari Most, le pont emblématique de Mostar. Magnifiquement éclairé, sa silhouette élégante se reflétait dans la Neretva sombre, donnant l’impression qu’il flottait au-dessus de la rivière. Le guide nous rassembla alors et, avec une voix respectueuse de l’animation touristique qui régnait autour, nous raconta en bref l’histoire de la ville : sa prospérité ottomane, la symbolique du pont pour relier les communautés, la destruction du pont pendant la guerre des années 1990, puis sa reconstruction à l’identique, pierre par pierre, comme acte de mémoire et de résilience.

Après cette intervention, le groupe se dispersa pour découvrir le souk de Kujundžiluk en temps libre. Les boutiques encore ouvertes proposaient bijoux d’argent, objets en cuivre, lampes orientales et tissus colorés, illuminant les pavés humides et créant une atmosphère vivante et chaleureuse. Chacun avançait à son rythme : certains s’attardaient devant les étals, d’autres prenaient des photos, et quelques-uns profitaient simplement de la magie du lieu.

Une fois cette première exploration terminée, nous nous sommes tous retrouvés à nouveau sur le pont pour rejoindre collectivement l’hôtel, situé à quelques minutes à pied. Le check-in fut rapide : chacun monta dans sa chambre pour déposer son petit sac, se rafraîchir et se préparer pour la soirée.

Après un court repos, nous sommes ressortis pour le dîner, chacun libre de choisir son restaurant ou sa taverne. Certains optèrent pour des grillades locales, d’autres pour des soupes chaudes ou des plats traditionnels plus légers. Cette soirée libre permit à chacun de découvrir la cuisine bosnienne à sa manière, tout en profitant de l’atmosphère nocturne de Mostar.

Ainsi s’acheva notre seule et unique soirée dans cette ville emblématique, où chaque ruelle, chaque lumière et chaque reflet sur l’eau laissait une impression durable dans les mémoires. Le lendemain, après le petit déjeuner, nous quittons cette jolie ville de Mostar et reprenons notre route vers Sarajevo.

Après environ 2h30 de route, nous arrivons à Sarajevo sous un ciel clair : le beau temps est au rendez-vous, donnant à la ville une lumière douce et dorée. Nous nous installons à l’hôtel Libris, idéalement situé en plein centre-ville, face à la rivière Miljacka et à seulement quelques pas de la bibliothèque historique, un bâtiment emblématique de Sarajevo.

Cette bibliothèque, reconnaissable entre toutes, est un joyau architectural mêlant styles néo-mauresque et oriental. Sa façade se pare de couleurs chaudes — ocre, jaune, rouge — et de motifs géométriques hérités de l’influence ottomane et austro-hongroise. Avec ses arches élégantes et son imposante silhouette, elle semble dialoguer à la fois avec la rivière qui la borde et le vieux quartier de Baščaršija qui s’étend derrière elle. Restaurée après avoir été gravement endommagée durant la guerre, elle incarne aujourd’hui la mémoire, la culture et la renaissance de la ville.

L’hôtel se trouvait à quelques mètres de cet édifice majestueux, le groupe fut immédiatement plongé dans l’atmosphère unique de Sarajevo dès l’arrivée.

Après l’installation à l’hôtel et quelques ajustements nécessaires avec la réception concernant l’attribution des chambres, nous réalisons notre première sortie dans la ville. Le guide nous regroupe sur le pont situé juste en face de la bibliothèque historique afin de nous donner les premières informations et impressions sur Sarajevo.

Face à nous, la rivière Miljacka glissait calmement sous le pont, et tout autour la ville se révélait : mélange harmonieux d’Orient et d’Occident, de minarets et de clochers, de façades austro-hongroises et de ruelles ottomanes. C’est là, sur ce pont chargé d’histoire, que débuta notre première découverte de la capitale bosnienne et se prolongea par la suite dans le quartier historique et touristique de Baščaršija et son emblématique fontaine ottomane.

Le lendemain, en fin d’après-midi une nouvelle intervenante rejoint notre groupe : une guide locale spécialisée dans l’histoire de Sarajevo, présente avec nous pour deux jours entiers. Son arrivée apporte une nouvelle dimension au voyage. Sarajevo n’est pas seulement une capitale fascinante par son architecture ; c’est aussi une ville profondément marquée par l’histoire, et plus particulièrement par les événements tragiques des années 1990. Sa voix, claire et posée, porte le poids de récits vécus, transmis, parfois difficiles mais essentiels.

Autour du pont, de la rivière et des deux mondes de Sarajevo

Dès notre sortie de l’hôtel, elle commence son récit sur le pont qui fait face à la bibliothèque, là où la veille Almir nous avait offert une première introduction générale, elle apporte un éclairage plus précis, plus intime, presque chirurgical.

Elle nous explique la géographie complexe de Sarajevo : la rivière Miljacka comme frontière symbolique, les quartiers qui se font face mais ne se ressemblent pas, l’empreinte ottomane d’un côté, l’influence austro-hongroise de l’autre.

« Ici, Sarajevo change de visage en traversant une simple rue », nous dit-elle en désignant d’un geste la transition saisissante entre les deux styles architecturaux. Pour illustrer ses propos, elle évoque aussi la manière dont ces différences ont joué un rôle durant le siège de la ville.

Nous poursuivons ensuite la visite en direction de Baščaršija, le cœur historique ottoman. Sous sa conduite, nous en parcourons chaque ruelle : les ateliers de cuivre, les mosquées, les petites places animées, les odeurs de café bosnien, les marchands de baklava… Elle nous raconte comment ce quartier représentait l’âme orientale de Sarajevo, vivante, commerçante, multiculturelle.

Puis, presque soudainement, le décor change. Nous pénétrons dans la partie européenne : larges avenues, bâtiments austro-hongrois, façades élégantes, cathédrales et places rectangulaires. Tout semble avoir été importé d’une autre époque, d’un autre empire. La guide insiste sur ce contraste, unique dans les Balkans :

« Sarajevo est un pont entre deux mondes. On ne la comprend vraiment qu’en marchant de l’un à l’autre. »

L’intervention de la guide se poursuit ainsi, mêlant histoire, architecture et émotions, chacun ressentant la densité du passé qui habite ces rues.

C’est d’ailleurs à quelques pas de ce quartier, sur le pont Latin qui en marque l’entrée, qu’un événement majeur du XXᵉ siècle s’est joué : l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand et son épouse en 1914. Ce geste, commis par un nationaliste serbe de Bosnie, a déclenché une réaction en chaîne qui allait entraîner l’Europe dans la Première Guerre mondiale. Marcher dans ce secteur, entre cafés orientaux et façades impériales, c’est sentir le poids d’un moment où le destin du monde a basculé en l’espace de quelques secondes.

Le Tunnel de l’Espoir

Le lendemain, la guide retrouve le groupe de bonne heure, prête à nous mener vers l’un des lieux les plus poignants du voyage : le Tunnel de l’Espoir.

Sur le trajet, qui consiste à parcourir l’avenue Marsala Tita, longue d’une dizaine de kilomètres, que longe également sur toute sa longueur le vieux Tramway de Sarajevo, la guide nous partage des récits bouleversants sur le siège de Sarajevo, l’un des plus longs de l’histoire moderne. Sa voix se fait plus grave, mais toujours maîtrisée. Arrivés sur place, les bâtiments modestes du musée contrastent fortement avec l’importance symbolique du lieu.

Elle nous raconte comment ce tunnel, creusé sous l’aéroport alors contrôlé par les forces internationales, fut l’unique lien entre la ville assiégée et le reste du pays. Par ce passage sombre et étroit transitaient nourriture, médicaments, armes, familles séparées… et surtout l’espoir, celui de tenir encore un jour de plus.

La visite est silencieuse. Chacun écoute, observe les objets, les vidéos, les témoignages. On comprend alors que Sarajevo ne se visite pas sans connaitre le passé récent et douloureux de la ville

La matinée entière fut nécessaire pour cette visite au tunnel que nous quittons tous bouleversés par ce nous venons de vivre. A la sortie du Tunnel, nous nous séparons de la guide que nous remercions chaleureusement pour son intervention durant ces 2 jours.

Puis, de retour à la place Bascarsija la visite de la ville continue en temps libre où chacun donna libre court à ses plaisirs en matière d’achats de souvenirs.

La journée se termine par un diner partagé en soirée qui clôture aussi bien la visite à Sarajevo que la fin du séjour dans les Balkans

CIRCUIT 2025 DANS LES BALKANS

ALBANIE - MONTENEGRO - BOSNIE HERZEGOVINE

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